Quelles sont les idées reçues et mythes au sujet des pratiques BDSM ?

La saga « 50 Nuances de Grey » a largement contribué à populariser le BDSM et ses différentes pratiques. De nombreux couples se mis à acheter des accessoires et sextoys BDSM, à découvrir le bondage et faire des rencontres BDSM. Malheureusement, les puristes et adeptes du BDSM considèrent que cette série ne reflète pas réellement leur milieu et leur philosophie. Découvrons ensembles les idées reçues autour du BDSM qui ont la vie dure.

BDSM = Kink

Le kink et le BDSM sont comme un rectangle et un carré. Une figure correspond à la définition de l'autre, mais le kink est un concept plus large qui inclut également les pratiques BDSM. Un kink est tout ce qui exige de nous un peu de fantaisie, une préparation particulière et qui est excitant pour nous parce qu'il provoque une émotion particulière. Grosso-modo, il s'agit donc d'un terme familier pour désigner un comportement sexuel non conventionnel.

Le kink est comme un sentiment de méchanceté, un jeu avec soi-même pour créer des règles et les transgresser. C'est à nous de décider ce qui est pervers pour nous. L'utilisation d'accessoires BDSM, l'emploi de mots grossiers, les fessées, les cordes et les fouets sont des exemples de pratiques perverses.

Le sous-groupe pervers le plus connu est le BDSM (bondage, discipline/domination, soumission/sadisme, masochisme). Il peut être considéré comme une sous-culture, une identité sexuelle à part.

Le bdsm est toujours une question de douleur

Faux ! La douleur peut ou non être une dimension de l'expérience du plaisir. Pour beaucoup, le BDSM consiste à élargir l'expérience de multiples stimuli - à la fois psychologiques et sensuels. La domination BDSM peut par exemple être cérébrale uniquement.

Le bdsm est dangereux

Cela dépend. Dans le bdsm, nous sommes guidés par les principes du rack (risk aware consensual kink).

Il peut être risqué si on n'est pas bien préparé. Vous devez utiliser un mot de passe de sécurité, apprendre les différentes techniques de bondage, discuter avec partenaire des limites à ne pas dépasser etc.

Le bdsm est violent

C'est faux ! On parle de violence lorsque quelqu'un nous fait quelque chose contre notre volonté, lorsque nous n'avons pas donné notre consentement ou lorsque nous exprimons clairement notre refus d'entreprendre ou de poursuivre l'activité. Le consentement doit toujours être éclairé, présent, enthousiaste, volontaire, obligatoire et réversible. C'est la base d'une bonne relation BDSM.

Le bdsm est anti-féministe

C'est totalement faux. Des personnes de tous les sexes, de toutes les orientations sexuelles et de toutes les opinions politiques peuvent se retrouver dans des pratiques BDSM.

Le féminisme considère que les sociétés privilégient le point de vue masculin et que les femmes y sont traitées de manière injuste.

Les adeptes du BDSM donnent leur consentement éclairé pour participer à des activités qu'ils souhaitent pratiquer. L'échange de pouvoir qui a lieu entre ceux qui participent aux pratiques en question est préétabli et peut viser à transcender divers stéréotypes sociaux afin d'atteindre le plaisir sous sa forme non politisée. Par conséquent, pour de nombreux adeptes du BDSM, jouer avec les rôles de genre peut être une forme de libération des conventions. Les hommes et les femmes éprouveront du plaisir à briser les stéréotypes du genre auquel ils s'identifient.

50 Nuances de Grey explique en détail ce qu'est le BDSM

C'est faux. Bien que les livres, et plus tard les films, aient suscité une vague d'enthousiasme chez des personnes qui n'avaient jamais été aussi intéressées par le sexe BDSM, les sexologues recommandent vivement de ne pas considérer sans discernement le contenu des films comme un tutoriel sur la perversité ou le BDSM. Il ne s'agit pas de manuels de sexologie, mais des fantasmes des réalisatrices sur une relation improbable entre deux personnes. Considérez-les comme une histoire romantique plutôt que comme une explication ou même une description de la sexualité non conventionnelle.

Le bdsm entraîne un besoin de stimuli plus nombreux et plus forts

Cela dépend. Il est parfois difficile de dire si nous choisissons les pratiques BDSM parce qu'elles nous offrent la possibilité de choisir les stimuli qui nous conviennent ou si, au cours des pratiques BDSM, nous apprenons quelque chose de particulier sur le fonctionnement de notre système nerveux et apprenons à mieux gérer les stimulations sensorielles qui nous conviennent.

Les adeptes du bdsm ont des rôles strictement définis

Cela dépend. Une personne peut être toujours dominante ou soumise, ou seulement dans le cadre d'une relation, d'une interaction ou d'un contexte particulier. Dans le BDSM, nous avons de nombreux rôles possibles, et les positions de dominant et de soumis ne sont que deux suggestions. Si vous êtes à l'aise dans les deux rôles, dominant et soumis, vous pouvez être une personne « switch ». Les rôles et les personnalités peuvent changer au travers des séances et des envies. Dans le monde du kink et du BDSM, la fantaisie n'a pas de limites.

Le bdsm est toujours une question de sexe

C'est clairement le mythe le plus répandu. Il n'y a pas toujours de pénétration ou de caresses dans les séances de jeux BDSM. Le plaisir peut être psychologique, dans une simple séance de bondage par exemple ou dans le fait d'obéir à un ordre. Le BDSM est bien plus que du sexe.

Les amateurs bdsm aiment les costumes sombres et les donjons

Cela dépend. Parmi les kinksters, il y a divers sous-groupes dans lesquels l'esthétique du noir, du latex et du cuir peut ou non jouer un rôle. Ce sont généralement des fétichistes de ces matières / couleurs. L'endroit où le BDSM est pratiqué dépend également des individus qui sont capables de créer le cadre approprié à leurs désirs. Le donjon n'a rien d'obligatoire et même si certaines femmes dominatrices en font leur marque de fabrique, vous pouvez pratiquer librement le BDSM ans votre chambre à coucher.

Au final, le BDSM est un sujet très vaste et où chacun est libre de le pratiquer comme il veut. Si vous souhaitez en savoir plus, vous pouvez consulter le blog de Sandrine et Léa (Cliquez ici) qui partagent leur point de vue et conseils en tant que pratiquantes depuis de nombreuses années.